« Alors qu’on l’attendait partout en France, le plus bel enfant cinématographique de Mai 68 vient de Suisse ». C’est en ces termes que la revue critique de cinéma L’avant-scène introduit le film Charles mort ou vif d’Alain Tanner, consacrant dans la foulée l’existence d’un cinéma d’auteur à Genève incarné dans le Groupe 5 et composé des jeunes cinéastes Jean-Louis Roy, Claude Goretta, Michel Soutter et Jean-Jacques Lagrange (remplacé par la suite par Yves Yersin). Sous la forme d’un collectif, ces cinéastes inventent une économie qui rend possible la réalisation de film d’auteur en Suisse, par l’obtention d’accords de co-production avec la Télévision Suisse Romande. De 1969 à 1973, les films du Groupe 5 dépeignent avec lucidité, l’existence de femmes et d’hommes en prise avec une société bourgeoise, militariste et patriarcale. Sujets qui suscitent encore de nos jours de vifs débats.